Cultiver des champignons de couche (champignons de paris)

Si vous souhaitez cultiver des champignons, vous vous demandez sûrement quel substrat utiliser. La culture des champignons de Paris repose sur un processus précis, nécessitant un substrat spécifique et un environnement contrôlé.

Image d'illustration de champignon de paris

Pourquoi choisir un substrat composté pour la culture de champignons de paris?

Caractéristiques du substrat

Le substrat utilisé pour cultiver les champignons de Paris est un compost élaboré principalement à partir de fumier de cheval et de paille. Ce mélange riche en matières organiques fournit les nutriments essentiels au mycélium.

Le compost est une source de carbone et d’azote bien équilibrée. Sa structure poreuse permet une bonne circulation de l’air, essentielle pour la respiration du mycélium. Une humidité bien maîtrisée dans le substrat est également un facteur clé pour garantir une bonne production.

L’équilibre entre les micro-organismes présents dans le compost et les conditions de culture est essentiel. Un compost mal préparé ou trop humide peut favoriser le développement de moisissures nuisibles à la culture.

Un substrat accessible

Le fumier et la paille restent des matériaux relativement accessibles, notamment auprès des exploitations agricoles. Selon l’échelle de votre projet, vous pouvez vous procurer ces matériaux en petites quantités ou en vrac pour une production plus conséquente.

La culture du champignon de Paris est aussi une solution de valorisation pour les exploitants agricoles disposant de ces matières premières. Il est également possible d’acheter du compost déjà préparé et pasteurisé auprès de fournisseurs spécialisés, ce qui permet d’éviter les étapes les plus complexes du processus.

La préparation du substrat pour la culture des champignons de Paris

Le substrat doit être préparé soigneusement avant d’accueillir le mycélium. Cette préparation se déroule en plusieurs étapes clés.

1. Le compostage

Le fumier de cheval et la paille sont mélangés, arrosés et régulièrement retournés pendant trois semaines. Ce processus permet la fermentation et la décomposition des matières organiques. La fermentation génère de la chaleur et favorise la prolifération des micro-organismes bénéfiques qui préparent le substrat pour le mycélium.

Les principaux éléments du compostage sont :

  • Un bon rapport carbone/azote (idéalement 25:1 à 30:1), avec la paille fournissant le carbone et le fumier l’azote.
  • Une humidité contrôlée entre 65 % et 75 %.
  • Une aération suffisante pour éviter la fermentation anaérobie, qui pourrait produire des toxines nuisibles.

2. La pasteurisation

Une fois le compost bien formé, il est chauffé à environ 60°C pendant plusieurs heures à plusieurs jours. Cette étape est cruciale pour éliminer les pathogènes, les moisissures et les insectes indésirables.

La pasteurisation peut être réalisée de différentes manières :

  • À la vapeur, en maintenant le compost à température élevée dans une enceinte contrôlée.
  • Par chauffage indirect, en utilisant un échangeur thermique pour chauffer l’air circulant autour du substrat.
  • Par traitement chimique, bien que cette méthode soit moins courante et parfois controversée.

3. Le conditionnement et l’ensemencement

Une fois refroidi, le compost est réparti en couches homogènes dans des bacs, sacs ou lits de culture. On y incorpore ensuite du mycélium sous forme de grain ensemencé (spawn), qui va progressivement coloniser le substrat.

L’ensemencement doit être effectué dans des conditions d’hygiène optimales pour éviter la contamination. La température idéale pour la colonisation du substrat est d’environ 24°C.

4. L’incubation

Après ensemencement, le substrat est placé dans une pièce sombre et humide, à une température stable de 22-25°C pendant 14 à 21 jours. Pendant cette période, le mycélium se développe et colonise le substrat.

Une fois le substrat totalement envahi par le mycélium, une couche de terre de gobetage est ajoutée à la surface. Cette terre, composée d’un mélange de tourbe et de calcaire, favorise la formation des fructifications.

5. La fructification des champignons de paris

La température est abaissée à environ 16-18°C et l’humidité augmentée à 85-90 %. Cette variation stimule la formation des primordia (petites pousses de champignons). En quelques jours, les champignons grandissent et peuvent être récoltés.

Les récoltes s’étalent sur plusieurs semaines, avec des poussées successives appelées « volées ».

Dois-je cultiver les champignons de Paris sur compost ?

La culture sur compost est une méthode éprouvée et efficace pour produire des champignons de Paris. Que vous soyez amateur ou professionnel, ce substrat offre des rendements stables et une grande qualité de production.

D’autres substrats existent, mais le compost de fumier et de paille reste la meilleure solution pour cultiver l’Agaricus bisporus. En fonction de votre localisation, vous pourrez opter pour la source de matières premières la plus accessible.

Avec une bonne maîtrise du processus et un environnement bien contrôlé, la culture des champignons de Paris peut être une activité rentable et enrichissante, que ce soit pour une consommation personnelle ou pour une production commerciale.